« Le Psychologue, seul garant de la parole de l’Autre ? Éthique du lien professionnel »
Christophe Pacific, Dr en Philosophie et Coordonnateur de l’Espace Éthique Tarn.
Conférence organisée par le Collège Tarnais des Psychologues en Gérontologie.
Hôpital de Gaillac, le 20 Juin 2016.
Présentation du Collège Tarnais des Psychologues en Gérontologie
Crée en 2003, l’association a pour but :
- Rencontres pour une réflexion sur nos pratiques ( au travers de thèmes et de réflexions cliniques).
- Promouvoir le métier de psychologue en gérontologie et participer à l’amélioration de la réflexion sur l’accompagnement et les soins des personnes âgées au travers de divers réseaux ( Tutelles, Associations, Faculté)
- Participer à la formation des stagiaires en psychologie.
- Former, informer et participer à la recherche.
Les missions du psychologue peuvent se définir autour de 4 axes :
1. L’axe principal est l’aide à la personne âgée.
Dans les différentes recommandations, il est nécessaire de garantir la plus grande autonomie psychique possible en respectant les choix, les attentes et les décisions, en conciliant sécurité et respect des libertés ( particulièrement pour les personnes présentant des détériorations intellectuelles).
Pour le psychologue, il s’agit de prendre part à ces objectifs en apportant une autre représentation de la personne dans sa singularité, dans un lieu ou le risque est de considérer les personnes âgées de manière indifférenciées, plus comme des objets de soins que des êtres de désirs.
La présence, l’écoute, les techniques de thérapie et surtout le temps sont les particularités du psychologue. Le temps est capital. Le prendre et l’accepter, c’est d’abord s’autoriser à prendre du recul et permettre l’élaboration, la compréhension.
S’il le peut, le psychologue agit aussi sur l’environnement de la personne âgée.
2. Le deuxième axe est la famille.
Il n’a pas forcément pour but de pratiquer une thérapie familiale. Mais il peut accompagner la famille pour l’aider à s’adapter à son parent, le comprendre dans ses difficultés générées par le vieillissement, la maladie et parfois aider à la résolution de conflits. Il s’agit de soutenir ceux qui aident, de renforcer le système familial face aux crises de l’existence.
3. Le troisième axe est le personnel soignant.
Qu’il soit en institution ou dans un réseau d’aide, le personnel soignant a aussi besoin d’être soutenu dans son action. Le psychologue peut expliquer la personne âgée au personnel, lui dire que même dans la plus extrême déchéance, il y a un grand sens à respecter sa dignité, ses besoins et ses désirs pour ce qu’elle a été. Il est là pour permettre aux professionnels de prendre du recul tant par la compréhension de l’autre que de soi-même. Pour cela, il a recours à la formation, aux groupes de parole ou analyse de pratiques.
4. Le dernier axe est l’institution, les services ou réseaux d’aides aux personnes âgées.
Dans ce cadre, la fonction du psychologue s’inscrit dans une logique pluridisciplinaire. S’il contribue à l’élaboration du projet de vie individuel ou plus largement aux projets d’établissement, il participe surtout à entretenir une réflexion sur la prise en charge et l’analyse des pratiques quitte parfois à les remettre en cause.
Que son champs d’action soit directement auprès de la personne âgée ou dirigé vers son environnement, le rôle du psychologue va se construire et s’élaborer dans le temps. Ce temps, nécessaire à la réflexion, à la pensée est essentiel à son cadre de travail. Il crée aussi les conditions nécessaires à l’écoute, la compréhension et le respect de la singularité de la personne. Cependant, permettre l’autonomie psychique est aussi la mission de tous les acteurs du soin au même titre que la préservation de l’autonomie physique.
Qu’est-ce qui différencie alors le psychologue des autres professionnels ? Est-il le seul garant de cette autonomie psychique et par là de la parole de l’autre ?
Carole CARNEMOLLA-COUSIN, Psychologue Gérontologue.
Présidente du CTPG.
Contact : ctpg81@gmail.com
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